Une école du carton et d’insertion à Lorient

Cutter et règle en main, ils découpent à tour de bras, assemblent, collent; et impriment leur patte au mobilier imaginé par Pierre Girard, pilote des Cartons flingueurs.

L’ancien moniteur de voile s’est reconverti voici quelques années; dans la fabrique de meubles conçus en carton recyclés qu’il récupère auprès de magasin de vélos. Après avoir fait ses armes à Rennes; et lancé les « Cartons flingueurs » en 2016, le voici à Lorient depuis le 1er mars. Avec l’envie chevillée au corps et à l’âme de partager un savoir-faire assez unique; dans une démarche d’économie durable, basé sur le recyclage et les circuits courts.

La rencontre avec Fabrice Jétain; charge de développement du pôle économie sociale et solidaire du Pays de Lorient (C2Sol); et l’équipe de la Sauvegarde 56 vient de générer une première connexion. Une belle aventure concrétisée par un atelier d’insertion de 12 semaines dédié à la fabrication de volets en carton. « C’est un marché décroché pour la toute nouvelle Académie du Climat (rue de Rivoli) qui doit être inaugurée après l’été par Anne Hidalgo, maire de Paris, détaille Pierre Girard. Le pari étant de créer des volets intérieurs de dimensions uniques, du sur-mesure et du jamais vu. L’idée d’en confier la réalisation à des personnes en insertion a fait son chemin ».

Valorisant

La création à base de carton, à La Sauvegarde 56, on connaît. L’atelier peut former une centaine de personnes chaque année sur la conception de petits objets et mobiliers usuels. Avec l’artisan, nouvellement ancré à Lorient, le défi passe au cran supérieur. « La réalisation de meubles en cartons ne date pas d’aujourd’hui, raconte Pierre Girard. Il ne s’agit plus, comme dans les années 1970; de réaliser du meuble jetable, mais bien de concevoir du mobilier longue durée à partir de matériaux 100 % recyclés ». De ce fait, les Cartons flingueurs ne font que des pièces uniques, à la demande. Du particulier jusqu’à la commande publique.

« Ces volets dédiés à la future Académie du Climat en sont la parfaite illustration. Il s’agit là d’une réalisation qui demande énormément de savoir-faire; de rigueur, un engagement et investissement fort de la part des stagiaires en insertion. Mais, au final, ce sont 12 semaines d’apprentissage pour un résultat valorisant ».

Un projet qui fait sens

Le jeu en vaut donc la chandelle. « Cette réalisation raconte une histoire, estime Fabrice Jétain. Celle de la valorisation de matériaux recyclés, d’une économie circulaire locale bienveillante, engagée dans l’action sociale. Cette première expérience menée pour le compte d’une collectivité; dans le cadre d’une commande publique, permet de former et d’insérer des personnes éloignées de l’emploi. Une dynamique positive qui leur donne une chance de se remettre le pied à l’étrier ». Une initiative qui fait sens et ne demande qu’à faire école…

Source : ouest-france.fr/bretagne/morbihan/