Essor de la location de vêtements en France

«Les habitudes changent et de plus en plus de femmes optent pour la location de vêtements plutôt que pour l’achat», souligne Anna Balez, créatrice de la start-up Tale me. (Cette startup à depuis fait faillite en janvier 2019)

Après un an d’existence, le numéro un de la location de vêtements pour femmes enceintes et enfants en bas âge compte deux mille abonnés et ce chiffre ne cesse d’augmenter.

La jeune entreprise belge s’installe en France pour continuer à séduire les Français qui constituent déjà la moitié de sa clientèle. La marque a ainsi installé son dressing partagé dans une boutique éphémère dans le 10e arrondissement. «Après ce test, nous avons bien l’intention de créer un magasin permanent en France, dès le mois de mai», indique la créatrice d’entreprise.

Concrètement, les clients s’abonnent et peuvent avoir accès à des vêtements de créateurs et les échanger après quelques mois d’utilisation. Ainsi, pour 19 euros par mois, une mère peut disposer de trois à cinq vêtements pour son enfant et pour 23 euros de 5 à 10 vêtements. Les clients doivent prendre un engagement de 4 mois minimum et échanger les vêtements choisis comme ils le souhaitent, en fonction de leurs goûts ou de la taille des enfants. Pour les femmes enceintes ou qui allaitent, le principe est le même, les prix sont un peu plus élevés: 29 euros par mois pour trois vêtements ou 45 euros pour cinq vêtements.

La start-up a prévu les taches et les accrocs et s’occupe du nettoyage et du raccommodage qui sont compris dans le prix. Pour réparer les 8000 vêtements de son dressing, la jeune entreprise qui compte huit salariés vient d’embaucher sept nouvelles recrues. «Nous avons ouvert un atelier d’insertion avec 6 couturières et deux chefs d’atelier. L’objectif est ainsi de remettre les vêtements en état et si ce n’est pas possible nous donnerons une seconde vie aux tissus. En dernier ressort, nous enverrons les pièces inutilisables aux Pays-Bas pour qu’elles soient recyclées», ajoute Anna Balez qui vise le «zéro déchet». Aux yeux de la créatrice de la start-up, «aujourd’hui le seul modèle est celui de l’économie circulaire». Ainsi, sa structure travaille uniquement avec du coton bio et des matières nobles et recyclables confectionnées par des créatrices locales.

Plusieurs solutions de location de vêtements se développent

Si la solution de Tale me est particulièrement adaptée aux situations évolutives des femmes enceintes ou des enfants en bas âges, plus globalement, la location de vêtements séduit de plus en plus de consommateurs. La grande distribution s’est ainsi récemment lancée sur ce créneau: les grands magasins ouvrent leurs portes à des boutiques éphémères de locations de vêtements. En outre, des «vétithèques», ces boutiques qui louent des vêtements des dernières collections sur le modèle des bibliothèques, ouvrent en France. Le Vestibule, à Toulouse, a introduit ce service dans l’Hexagone. D’autres boutiques ont suivi la tendance, notamment à Paris.

Par ailleurs, plusieurs start-ups de location de vêtements, comme sacdeluxe.fr, spécialisée dans la location de sacs ou pour les vêtements mondressing.fr, rencontrent un franc succès. D’autres proposent des locations de vêtements et accessoires haut de gamme entre particuliers. L’idée de Dresswing par exemple est de mettre en relation les particuliers qui se louent entre eux des vêtements de la saison pour 10% du prix d’achat. Un moyen de monétiser sa garde-robes!

Une astuce de plus pour arrondir ses fins de mois, grâce à la consommation collaborative. Ces nouveaux modes de consommation, qui privilégient l’échange de biens et de services entre personnes à l’achat de nouveaux produits, sont massivement plébiscités par les Français. Au total, l’économie collaborative rapporte en effet 495 euros par an en moyenne aux Français. De quoi louer de nombreuses grenouillères pour bébé!